Julie Estardy

Quel lien entre Comment te dire adieu de Françoise Hardy, Alexandrie Alexandra de Claude François, Le sud de Nino Ferrer ou encore Big Bisou de Carlos, hormis le fait que tous ces titres font tous partis du patrimoine musical Français ? Un homme, Bernard Estardy. Pendant presque un demi-siècle, le cofondateur du mythique studio CBE façonna le son d’une époque à travers plus de 15 000 chansons qu’il contribua à faire tenir debout. 

Homme de démesure à la fois excentrique et sensible, capable des pires folies comme des plus beaux arrangements pour Sardou, Manset et « quelques » autres (tous en fait), Estardy aura été toute sa vie l’ombre visible dans la pièce. Racontée par Julie Estardy, sa fille, à partir de souvenirs et témoignages, cette histoire gigantesque prend aujourd’hui vie et permet de mesurer le chemin parcouru par cet aventurier des sons.

De ses débuts comme musicien avec Ferrer (le clavier de Nino sur Mirza ou Les cornichons, c’est lui) jusqu’à la construction du CBE au 95 rue Championnet, de ses rencontres avec Lee Hazlewood et Bert Jansch aux tubes bricolées pour Sardou ou Dalida, voici donc l’histoire hors normes du Géant racontée par sa fille et ceux qui ont eu la chance de le côtoyer de 1966 à 2006.

La légende parle de 500 millions de disques vendus en 40 ans d’activité. Mais le vrai miracle d’Estardy, au delà des chiffres, c’est d’être parvenu à rester cette énigme qu’on découvre aujourd’hui, fasciné, comme un symbole de cette époque où la musique pouvait encore changer des vies et vendre du rêve aux Français.